Devenir maître de ses émotions

S’approprier ses émotions

Avant même que l’enfant puisse nous parler, nous lui apprenons une panoplie de mots. Nous lui parlons des objets qu’il prend ou des personnes qu’il rencontre. Pourquoi ne pas faire la même chose avec les émotions ? En nommant les émotions dès le plus jeune âge de l’enfant, on lui permet de développer ce lexique qui lui sera fort utile plus tard, au même titre qu’apprendre le nom de ce qui l’entoure. Comme pour tous les mots qui lui seront appris au cours de sa vie, il est possible de complexifier l’apprentissage des émotions et des sentiments avec le développement de l’enfant. Ainsi, des émotions et des sentiments simples comme la joie, la tristesse et l’amour vont souvent faire partie des premiers apprentissages. Ensuite, il est possible de complexifier, en allant à la culpabilité, la fierté, l’empathie, la curiosité et plus encore. 

En créant un album personnalisé où l’enfant reproduit les expressions faciales liées aux différentes émotions, l’enfant peut mieux se reconnaître dans l’expression de ses propres émotions. Aussi, cela peut l’aider dans le développement de son empathie, en reconnaissant les émotions que les autres vivent. Sachant les émotions qu’il “aime” et qu’il “n’aime pas” vivre, il sera plus empathique à ce que les autres vivent. Cette sympathique activité peut être faite à partir de modèle des expressions reliées aux émotions. Il est aussi possible de simplement les reproduire dans le miroir ou de jouer à un jeu du type mime. 

Utiliser souvent le nom des émotions dès le plus jeune âge et reconnaître les expressions des émotions sont les deux premières étapes à développer chez l’enfant. Ensuite, il pourra apprendre à nommer le déclencheur de son émotion et faire le lien avec les situations dans lesquelles il les vit. Il est ensuite possible de rattacher les autres signes physiques dégagés par ces émotions, comme les poings serrés, les larmes, les rires, etc.

Et maintenant, la gestion!

Gérer ses émotions veut dire être capable de les vivre, les reconnaître tout en étant en mesure de ne pas les laisser prendre le dessus de nos actions et de nos décisions. Par exemple, un adulte qui vit une colère dans son milieu de travail ne frappe pas ou ne mord pas ses collègues. De la même façon, l’enfant devrait apprendre que ce n’est pas plus acceptable pour lui. Il doit trouver une autre façon de vivre sa colère, mais aussi d’en revenir. Cet apprentissage se fait d’autant plus rapidement quand son entourage est ouvert et à l’écoute. 

Toutes les émotions ressenties, autant par les petits que les grands, sont légitimes et il est important de ne pas essayer de les réprimer et de ne pas les juger et donc d’éviter des phrases telles : “arrête de pleurer” quand l’enfant est triste ou en colère ou “calme-toi” quand l’enfant est excité. Les accueillir sans jugement veut dire d’être présent et à l’écoute, mais surtout de laisser l’enfant vivre son émotion, tout en essayant de le calmer (câlins, contact physique, etc.). Cette étape est la plus importante dans son apprentissage de la gestion des émotions.

Il n’est pas nécessaire de parler avant que l’enfant se calme. À ce moment, il est possible de nommer l’émotion vécue et d’écouter pourquoi l’enfant la vit maintenant. En faisant des liens avec ce que vous avez déjà vécu de similaire, il est possible de normaliser l’émotion vécue, mais aussi de donner des stratégies de gestions pertinentes et utiles auxquelles l’enfant peut se rattacher, tout en le laissant développer ses propres stratégies de gestion. Avant 5 ans, l’enfant est pratiquement incapable de gérer ses émotions seul. Après cet âge, grâce à ses apprentissages, il pourra se développer plus ou moins rapidement. Ainsi, en lui donnant de bons outils, on lui permet d’accélérer le processus. En étant soi-même un modèle de gestion des émotions, l’enfant vivra dans un cadre d’apprentissage positif et sécurisant qui lui permettra aussi de progresser davantage et plus rapidement. 

 

Mais pourquoi ?

En aidant son enfant à gérer ses émotions dès son plus jeune âge, cela lui permet de ne pas se laisser emporter par celles-ci. La gestion des émotions apporte une tranquillité d’esprit supérieure et une meilleure réponse aux changements. À long terme, cela aide aussi à réduire les maladies nerveuses et cardiaques, souvent reliées au refoulement des émotions. Gérer ses émotions ne veut pas nécessairement dire de bien réagir à tous les évènements, mais plutôt d’accepter la légitimité de ses émotions et d’utiliser des outils ou des stratégies pour les contrôler et reprendre le dessus sur elles. 

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